Liberté libératrice
Le design est une notion large, qui s’étend de la forme répondant à une fonction, à la liberté esthétique totale.
Mais que se passe-t-il si l’on abandonne la fonctionnalité comme principe de base ? Si on laisse libre cours à sa créativité ? Si l’on rompt avec ses habitudes ? L’esthétique libre a-t-elle un effet libérateur ? Quel sera l’impact sur le design du produit ? Bent Fierens a tenté l’expérience : Loops est son premier projet d’art plastique. Une libération !
Loops suscite l’interrogation : qu’est-ce que ça peut bien être ? On est troublé par ces pieds velus, qui éveillent une foule d’émotions, évoquent toutes sortes d’associations. Des images primitives, de doux souvenirs, des moments précieux, tous enveloppés d’une certaine douceur. On n’a qu’une envie : les toucher, les sentir, les caresser. Et si on lâchait tous les freins et se laissait guider par nos émotions, on filerait se lover entre ses pieds. Répondre à ce besoin primaire de sécurité, de refuge. Qu’est-ce qui nous retient ? C’est cette assise en aluminium : voilà donc l’utilité de cet objet. Mais ce n’était pas son point de départ.
Bent a fait des études de « product designer ». Il part donc d’un problème et cherche une solution, un parcours intéressant qui suit une trame fixe. Et pourtant, quelque chose commençait à le travailler (et oui, c’est ce qui arrive quand on est de signe astrologique balance). Pourquoi continuer à suivre un trajet tout tracé ? Et si on abandonnait l’idée de design fonctionnel pour donner carte blanche à la créativité ? Obtient-on alors toujours un résultat ? La réponse est donc oui : son mode de pensée toujours équilibré en est ressorti encore plus marqué. L’épais contre le fin, le chaud conte le froid, le nu contre le velu. Des matières opposées se renforcent mutuellement. Une création aussi expérimentale suscite certes des réactions controversées, mais amorce dans tous les cas une discussion. Un bilan qui vaut de l’or dans notre société actuelle.
La conclusion de cette expérience est que l’esthétique libre est effectivement libératrice ! Concernant la suite à y donner, rien n’est décidé. Mais pour Bent, une chose est sure : « Je veux avoir un impact positif sur le monde ».
